Un exemple : Los Pagalhos :
LOS PAGALHOS ESTIVADA from piget on Vimeo.
LOS PAGALHOS ESTIVADA from piget on Vimeo.
...des ateliers, des balades, du air vielle à roue, un marché artisanal, des concerts et du bal, ... on peut y manger et même y dormir.
Bref, une belle façon de terminer l'été dans un magnifique village, "Lucq de béarn" (64 - Bearn), le 11 septembre à partir de 10h... Pour en savoir plus, l'affiche et le programme. Vous êtes attendu nombreux et en forme.
Ps: n'oubliez pas de vous inscrire pour les ateliers de danse bretonne et de slam, à partir de 14h, car les places sont limitées.
Bal SAPS à Audejos (64 - Bearn) le 27.08.2010
Évènement à ne pas manquer ! Pour la première fois "a casa" SAPS se produira à
Audejos vendredi 27 août pour vous faire danser sur leurs compositions et autres
danses traditionnelles. Vous pourrez d'abord vous chauffer la voix avec
Lambrusquèra et nous, nous vous aiderons à chauffer vos cuisses ! Donc au
programme ce vendredi 27 août RV à la salle des fêtes d'Audejos dès 20h00 pour
une grande soirée traditionnelle avec LAMBRUSQUERA et SAPS Nous vous y attendons
nombreux
SAPS se produira aussi le 4 sept à Morlane, en début de soirée à l’occasion du
marché de nuit.
Dans son article intitulé "les deux bouts de la langue" paru dans Le Monde du 10 juillet 2010, Michel Onfray offre une vision extravagante et brutale de la diversité des langues. A le suivre, le récit biblique de la tour de Babel ne relaterait pas un mythe mais une vérité première qu'il conviendrait d'admettre au pied de la lettre et sans interprétation : les hommes ne parlent pas une seule et même langue car ils sont maudits. La diversité des langues est une pauvreté ontologique, et sa préservation relève d'une entreprise archaïque à rebours du progrès moderne. La défense des langues régionales constitue en ce sens un projet morbide d'autant plus sot, du reste, que ces langues régionales – le corse, tout particulièrement, mais aussi le basque et le breton – n'existent pas à proprement parler, faute d'unification. Le progrès commanderait à l'inverse d'unifier la langue des hommes pour rétablir en ce bas-monde la communauté du jardin d'Eden, l'espéranto apparaissant dans cette perspective comme une invention du plus grand secours pour vaincre la malédiction divine.
Si ce propos n'était pas de nature à propager l'incompréhension voire l'intolérance, il n'y aurait rien à redire. Que la "philosophie" soit entrée dans le commerce, et que l'on y trouve par conséquent le meilleur comme le pire n'est pas en soi une mauvaise chose. La liberté de penser n'a rien à y perdre. Le temps, assurément, fera le tri. Toutefois, puisque M. Onfray vient déverser des insanités sur les minorités linguistiques et entretenir le plus grave des contresens qu'il soit possible de faire sur l'espéranto, l'occasion mérite que l'on s'y arrête pour procéder aux corrections qui s'imposent.
Tout d'abord, il est faux d'affirmer qu'il n'existe pas de langue corse, bretonne ou basque unique. Toutes les linguistes sérieux le savent parfaitement. Faute de cours officiel et d'enseignement généralisé à tous les niveaux, ces langues ont seulement la particularité de connaître des variantes, lexicales ou grammaticales, lesquelles, quel que soit leur nombre, n'empêchent pas la compréhension. Prétendre le contraire n'est rien d'autre que du négationnisme linguistique. La situation de ces langues s'apparente sur ce point précis à celle du grec parlé dans l'Antiquité, et dont les diverses variantes – l'attique, l'éolien ou le grec homérique notamment – n'ont jamais remis en cause l'existence générale de l'idiome lui-même.
Ensuite, il est tout aussi faux de prétendre qu'une langue menacée ne peut être sauvée ou qu'une langue disparue ne peut être réintroduite. L'histoire récente démontre exactement le contraire. M. Onfray ignore ainsi que le gouvernement régional de la Catalogne a réintroduit le catalan dans la société civile et l'administration par des mesures ad hoc, pour réparer les dégâts causés par la politique de persécution linguistique menée par le général Franco, et que la langue catalane est aujourd'hui un vecteur d'intégration et de promotion sociale pour les immigrants. Il ignore aussi qu'il existe un pays comme Israël où 7 millions d'habitants parlent l'hébreu, une langue morte revenue à la vie, ou encore que l'Etat algérien a réintroduit l'arabe dans toutes les couches de la société après l'indépendance de l'Algérie, en réaction à l'ex-politique coloniale française. Une langue peut parfaitement être sauvée ou réintroduite, à l'instar d'une espèce animale ou d'une forêt, pourvu qu'une volonté sérieuse existe en ce sens. Les exemples ne manquent pas pour le vérifier.
Il est enfin faux de présenter l'espéranto comme un projet de langue mondiale susceptible de remplacer les langues naturelles pour unifier l'humanité. Le but de l'espéranto est au contraire de protéger la diversité des langues en offrant un instrument de communication accessoire qui soustrait à la tentation de parler, dans les seules situations internationales, la langue du plus fort au détriment de celle du plus faible. C'est pour défendre l'égalité des cultures et préserver leur existence que Zamenhof a inventé l'espéranto, certainement pas pour le substituer aux langues naturelles. L'espéranto est une langue auxilliaire et non une langue principale. Il suffit de lire l'œuvre de Zamenhof lui-même – Essence et avenir de la langue internationale (1900) par exemple – ou simplement la résolution de l'Unesco du 8 novembre 1985 sur l'espéranto, pour dissiper toute équivoque sur ce point. Le reste n'est que contresens.
Rien n'oblige Michel Onfray à renoncer à son souhait d'une langue unique pour unifier l'humanité, autour de lui peut-être... Cette liberté, elle lui revient. Mais que son entreprise ne se poursuive pas à coup de contrevérités, voilà ce que chacun peut être en droit d'exiger.
La Grange du Bio est une structure qui permet d’avoir des prix intéressants sur les produits bio (hors produits frais) et ouverte à tous, particuliers et collectivités, sans adhésion ni engagement.
– des aliments que nous achetons à des producteurs locaux (farine, huile, lentilles, bière….)
– certains articles commandés chez un grossiste et que nous ne trouvons pas localement (riz, sucre, liquide vaisselle,…)
Ces produits sont disponibles en permanence à la Grange.
Les produits conditionnés :
Tout le reste…. ! Y compris les cosmétiques, produits d’entretien etc.
Ils sont disponibles sur commande par « colis ».
Exemple : si on veut du lait de riz c’est un minimum de 6 litres ou 3 paquets de 500 gr de pâtes.
Les quantités peuvent paraître élevées mais c’est ce qui nous permet d’avoir des prix de demi-gros. Il est possible de commander des « demi-colis » sur certains articles courants (surlignés en jaune dans le catalogue).
Nous vendons ensuite les demi-colis restants au détail à la Grange.
La réception des commandes se fait chez nous à la Grange ou possibilité de livraison au cas par cas sur rendez-vous ou sur des marchés.
L'escòla Calandreta Paulina (Pau) recèrca :
Animator/animatritz, titulari deu BAFA o BAPAT e atestacion de formacion aus prumèrs secors, que tribalharatz per rotlament dens la calandreta (7ò30 a 8ò45 – 11ò30 a 1ò30 deu vrèspe – 4ò30 a 6ò30 deu vrèspe).
Qu'ajudaratz tà har los devers e que prepausaratz activitats. Lenga occitana desirada.
Contracte de 10 mes, embaucha lo 2 de seteme de 2010.
Oraris : de 10 a 20 òras per setmana.
Experiéncia demandada : 1 a 2 ans.
Salari orari : 8,86 euros/òra.
Mandar lo vòste C.V. Per corric o corrièr
contact@calandreta-pau.org
Calandreta paulina
13 rue Guynemer
64000 Pau
La Calandreta Paulina (Pau) recherche :
Un Animateur ou une animatrice, titulaire du BAFA ou BAPAT et de l'attestation de formation aux premiers secours.
Vous travaillerez par roulement dans la calandreta (7H30 à 8H45 – 11H30 à 13H30 – 16H30 à 18H30).
Vous aiderez les enfants à faire leurs devoirs et vous proposerez des activités. Langue occitane souhaitée.
Contrat de 10 mois, embauche le 2 septembre 2010.
Horaires : de 10 à 20 heures par semaine.
Expérience demandée : 1 à 2 ans.
Salaire horaire : 8,86 euros/heure
Envoyer votre C.V. par mail ou par courrier :
contact@calandreta-pau.org
6 août :
Veillées (gratuites et ouvertes à tous) essaimées à partir de 20h00 à
- Eaux-Bonnes - Jardin Darrald ou Casino (replis)
- Buziet - chez l'habitant, chemin de Augas (fléché depuis centre village)
- Bilhères en Ossau - Salle des Fêtes
- Bruges - salle des fêtes "l'Asile"
jeudi 1 juillet/20h30 : Maison Beighau-oloron Dans le cadre de la découverte de la nouvelle médiathèque du Piémont oloronais Mais également ARREMUDIS le 12 juillet ! L'ensemble du programme : http://www.oloron-ste-marie.fr/Actus10/mediatheque-animations.pdf |
SOUTENEZ LES SAGES-FEMMES
Signez la pétition en suivant ce lien http://petitionsagesfemmes.zigszags.org/
Les sages-femmes sont menacées…
Au nom de la sacrosainte rentabilité, des maternités ferment pour se regrouper au sein de pôles d'accouchements où les conditions de travail ne cessent de se dégrader.
En parallèle, l'activité libérale des sages-femmes reste méconnue des femmes et très peu promue par les pouvoirs publics.
Présentes pour accompagner les 800 000 naissances en France chaque année, les sages-femmes, spécialistes et garantes de la physiologie, pratiquent les 2/3 des accouchements sous leur seule responsabilité.
Il est capital de préserver la qualité de cet accompagnement, pour que chaque vie soit accueillie avec délicatesse et que naître rime avec « bien naître » pour la mère et l'enfant.
Aujourd'hui l'art de la naissance est en danger.
SAGES-FEMMES MENACEES = FEMMES EN DANGER
Bruno (Slam) - 2008 from Figures de Luttes on Vimeo.
Du 1er Juin au 30 Juillet , La Maison de la Montagne reçoit l’exposition : "Chantiers cabanes, patrimoine et insertion" de Sylvain Gardères Nous vous attendons donc nombreux vendredi 18 juin à 19h à La Maison de la Montagne pour le vernissage. ![]() | |
Jeudi 10 Juin 2010 à 17h30
devant la Mairie de Pau
La CRIDA que s'interròga suu chic d'avançadas en mestior de politica lingüistica.
La CRIDA s’interroge sur le peu d’avancées en matière de politique linguistique.
La comuna de Pau que preved de cambiar la soa senhaletica direccionau.
La Municipalité paloise prévoit de changer sa signalétique directionnelle.
Ua senhaletica bilingua qu'ei lo parat de plantar hicas per entinoar ua politica linguistica.
Une signalétique bilingue est un des jalons pour commencer de lancer une politique linguistique.
Que pausaram la question per davant la Mairia de Pau au parat deu Conselh Municipau, e que demandaram que sia hicat a l'ordi deu dia lo subjècte.
Nous poserons la question devant la Mairie de Pau à l’occasion de la tenue du Conseil Municipal, et demanderons que le sujet soit mis à l’ordre du jour.
http://crida.oc.free.fr/
http://crida-oc.blogspot.com/
Quelques exemples ailleurs....
Euskal Herria - Bascoat - Pays Basque
Senpere - Saint Pée Sur Nivelle
Walles - Pays de Galles
Caernarfon
Quimper
--
La Maison de la Montagne
http://www.lamaisondelamontagne.org
http://blog.lamaisondelamontagne.org/
7 rue Rossini 64000 PAU - Tel : 05 59 30 18 94
Ouverture au public : lundi au vendredi 15h - 19h
Conférence Géolval
"Survol de l'histoire géologique des Pyrénées, le long de la route géologique transpyrénéenne"
Le Vendredi 11 juin à 19h30
au Centre Nelson Paillou
La Maison de la Montagne
http://www.lamaisondelamontagne.org
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7 rue Rossini 64000 PAU - Tel : 05 59 30 18 94
Ouverture au public : lundi au vendredi 15h - 19h
Il y a des pays où les gens aux creux des lits font des rêves ...
Antonio ! Je m'appelle Antonio. J'étais anarchiste, anarchiste espagnol. En 36, j'ai cru au bonheur, à la liberté. J'ai espéré ne plus devoir attendre, aligné avec mes camarades contre le mur de l'église, que les propriétaires daignent me choisir pour cueillir les olives ou les amandes dans leurs champs. J'ai rêvé d'un monde plus juste, j'ai rêvé de pouvoir donner du pain à mes enfants. Et puis, il y a eu Franco. Avec tant d'autres, j'ai hurlé " no pasaran ". Je me suis battu. J'ai cru mille fois mourir à Madrid ou ailleurs ... Ils sont passés !
Je me suis battu encore jusqu'à ce que cela ne fût plus possible, jusqu'au bout de mes forces, avec ma vieille pétoire, avec mes poings. Mon père a été fusillé dans la cour de la ferme, devant sa femme, devant mes jeunes frères, parce qu'il refusait de crier " Vive Franco ". Ma mère est folle aujourd'hui. Folle de douleur ... Ils sont passés !
Trahi par Staline, vaincu par Franco, j'ai traversé les Pyrénées. Exténué, j'ai rejoint la France. Et j'attends. J'attends comme un voleur. J'attends parmi les damnés, les éternels vaincus de l'Histoire. J'attends dans la boue, dans le froid, prisonnier au pays des libertés. J'attends de pouvoir un jour retourner au pays. J'attends de revoir ma femme, mes enfants. Que sont-ils devenus ? Et ma mère, et mes frères ?
Demain, après-demain, dès que possible, je m'enfuirai, j'irai les rejoindre. Ici, ma vie n'a plus de sens. Et puis, il y a cette crasse, l'humidité des baraques de planches, les barbelés, la solitude, le déshonneur. Malheur aux vaincus ! Ici, rien n'a plus de sens ! Il doit bien y avoir un pays où les gens aux creux des lits font des rêves ...
…
Je m'appelle Sarah. J'étais juive, juive allemande. J'étais heureuse. Nous vivions bien, tous ensemble dans notre petit appartement. Nous étions heureux, nous avions des amis. Enfin, plus à la fin ! On nous a tourné le dos. On nous a cousu des étoiles jaunes sur le cœur. Nous n'avons pas vraiment senti le vent tourner ... Ils sont passés !
Un jour, en rentrant de l'école avec les enfants, un attroupement s'est formé dans la rue. Des brutes en uniforme frappaient un homme sur le pas de sa porte. C'était notre porte, c'était mon homme !
Il a juste eu le temps de me faire signe de passer mon chemin. Son visage était ensanglanté. Il ne m'a pas regardée pour ne pas me trahir. Il a juste fait un signe de la main : " Va, continue comme si de rien n'était ! Pense aux enfants ! " Il a juste levé la main pour me désigner le bout de la rue. Un soldat l'a frappé au visage avec la crosse de son fusil. Il s'est effondré sur le trottoir sans que mon regard puisse, une dernière fois, croiser le sien ... Ils sont passés !
Au bout de la rue, j'ai tiré les enfants par la main. Je me suis mise à courir. Depuis, je n'ai jamais vraiment cessé de courir. J'ai traversé le Rhin. Moi aussi, j'y ai cru à la France des libertés. Elle m'a vite jugée indésirable.
Moi, je ne désirais plus rien, sinon un refuge pour mes petits. Ici, je peux encore les serrer contre mon coeur, caresser leurs boucles brunes. Mais pour combien de temps encore ? Ils sont si faibles. Demain, nous prenons le train. Beaucoup, parmi nous, croient que ce camp est l'enfer. Je crains qu'il ne soit que la porte de l'enfer ! Demain, nous prendrons le train ! Il doit bien y avoir un pays où les gens aux creux des lits font des rêves ...
J. HERREROSJ'en suis écœuré... En 2003 nous sommes partis à 8 du Béarn pour une mission civile d'observation en Palestine, en Cisjordanie, lors de la construction du Mur de la honte. Si l'initiative de la flotille c'était mise en place à cette époque nous aurions peut être embarqué sur ces bateaux. Va savoir. Et mourir pour protester contre la barbarie israélienne ? Comme Rachel Corrie écrasé par un bulldozer pour empêcher la destruction d'une maison ? Comme ces gamins palestiniens qui tombent sous les balles et les bombes ?
L'avenir mérite autre chose, nos gamins méritent autre chose que ça. Et plus que le fait de le mériter, ils ont le droit à vivre dans un monde paisible.
Prenez le temps de lire le texte de Thomas ci-dessous, prenez le temps de vous informer au-delà de TF1, on leur doit au moins ça.
Informations ici (entre autre):
http://www.protection-palestine.org/spip.php?article8902
Paris, Montpellier, Lyon, Marseille, Pau....premiers rassemblements premières images : http://www.google.com/search?q=israel&hl=en&prmd=nibml&source=univ&tbs=nws:1 Pour exprimer ce que vous pensez à l'ambassade d'Israel à Paris par mail. L'adresse : information@paris.mfa.gov.il
Texte depuis la flotille avant les meurtres :
Voici le texte que Thomas Sommer-Houdeville, coordinateur des missions civiles, avait écrit le 30 mai depuis le cargo grec faisant partie de la flotille de la liberté. Thomas a participé depuis 3 mois en Grèce à la préparation de la flotille et était venu en France pour élargir la participation, il est intervenu entre autre dans une réunion du collectif national pour présenter l'initiative.
L'occasion ici de rendre un fervent hommage à la petite délégation française composée de 7 personnes (cbsp, cvpr et ccippp).
Le dernier set
29 mai 2010 - de Thomas Sommer-Houdeville*, depuis l'un des bateaux de la flottille de Gaza
Un jour ou l'autre peut-être, quelqu'un écrira l'histoire complète de cette aventure. Il y aura beaucoup de rires, de véritables cris et quelques larmes. Mais ce que je peux dire maintenant, c'est que nous n'avions jamais imaginé que nous ferions flipper Israël comme ça. Enfin, peut-être dans certains de nos plus beaux rêves.... Tout d'abord, ils ont créé une équipe spéciale d'urgence réunissant le ministère israélien des Affaires étrangères, le commando de marine israélien et les autorités pénitentiaires pour contrer la menace existentielle que nous et nos quelques bateaux remplis d'aide humanitaire représentent. Puis, Ehud Barak lui-même a pris le temps, malgré son agenda chargé, de nous mettre en garde à travers les médias israéliens. Ils nous annoncent maintenant qu'ils nous enverront dans la pire des prisons israéliens, dans le désert près de Beersheva.
Ce sont des annonces pour nous faire peur. Et d'une certaine façon nous avons peur. Nous avons peur de leurs navires de guerre, peur de leurs Apaches et de leur commando tout noir. Qui n'en aurait pas peur ? Nous avons peur qu'ils saisissent notre cargaison et toute l'aide médicale, les matériaux de construction, les maisons préfabriquées, les kits scolaires, et qu'ils les détruisent. Toute cette solidarité patiemment rassemblée dans de si nombreux pays pendant plus d'un an. Tous ces efforts et cette vague d'amour et d'espoir envoyés par des gens normaux, d'humbles citoyens de Grèce, Suède, Turquie, Irlande, France, Italie, Algérie, Malaisie. Tout ceci pris comme un trophée par un État agissant comme un vulgaire pirate des îles. Qui ne sentirait pas un certain sentiment de responsabilité et de peur de ne pas être capable d'accomplir notre mission et livrer nos marchandises à la population emprisonnée de Gaza ?
Mais nous savons que la peur est aussi de l'autre côté. Parce que depuis le début de notre coalition, l'Etat d'Israël fait tout ce qu'il peut pour éviter la confrontation avec nous. Depuis le début ils ont essayé de nous empêcher de partir, de regrouper nos forces et de prendre le large tous ensemble vers Gaza. Ils ont essayé de nous briser. Leur scénario idéal était de nous diviser, les Irlandais d'un côté, les Grecs et Suédois d'un autre, les Américains d'un autre encore et les Turcs tout seuls. Bien sûr, ils savaient qu'ils ne pourraient pas mettre la pression sur la Turquie, ni agir directement là-bas. Alors ils ont concentré leurs attaques sur les parties irlandaises et grecques de notre coalition.
Le premier set a commencé il y a deux semaines quand ils ont saboté le cargo irlandais, l'obligeant à retarder son départ pour près d'une semaine. Mais, les Irlandais ont réparé aussi vite qu'ils le pouvaient et maintenant ils sont à un ou deux jours derrière nous. Puis ils ont mis une pression énorme sur le gouvernement grec, affaibli par la crise économique, pour l'obliger à ne pas laisser partir le cargo grec et le bateau de passagers greco-suédois. A cause de ces pressions, nous avons dû retarder notre voyage deux fois et demander aux Turcs, à leurs 500 passagers et aux amis américains qui étaient prêts à partir de nous attendre. C'est ce qu'ils ont fait heureusement ! Jusqu'à la dernière minute avant leur départ de Grèce, nous ne savions pas si les deux bateaux auraient l'autorisation du gouvernement grec, mais finalement le gouvernement grec a décidé de prendre ses responsabilités en agissant comme un Etat souverain et a laissé le cargo et le bateau de passagers quitter le port du Pirée à Athènes.
Le deuxième set a eu lieu hier, dans la partie grecque de Chypre, là où nous avions négocié avec le gouvernement d'embarquer une délégation VIP deparlementaires européens et nationaux de Suède, d'Angleterre, de Grèce et de Chypre. Alors que les deux bateaux de Grèce, le bateau américain venant de Crète et les 4 bateaux turcs étaient déjà au point de rendez-vous attendant que la délégation VIP arrive et embarque à notre bord, nous avons reçu la nouvelle que notre délégation était encerclée par la police chypriote dans le port de Larnaka et interdite de bouger où que ce soit. Chypre, un pays européen, était en train d'interdire a des parlementaires européens de se déplacer librement sur son sol, en rupture complète de toute législation et réglementations européennes ! Alors que nous commencions à négocier avec le gouvernement chypriote, nous avons clairement compris que ce changement soudain d'attitude envers nous était dicté directement par Israël. De sept heures du matin jusqu'au soir, le gouvernement de Chypre nous mentait, disant que c'était un malentendu que les VIP aient été autorisés à embarquer pour n'importe quelle direction qu'ils souhaitaient, que c'était juste une question bureaucratique à résoudre. Mais rien ne s'est passé et nos parlementaires ont été pris au piège. Le gouvernement chypriote agissait comme un auxiliaire d'Israël et nous a fait perdre un temps crucial. Ce matin, la délégation VIP a décidé que le seul choix qui restait était d'aller au port de Formogossa dans le Nord de Chypre sous contrôle turc, et de là prendre un bateau rapide pour nous rejoindre au point de rendez-vous. Bien sûr, parce que notre coalition est formée de Turcs et de Grecs et de Chypriotes, la Chypre du Nord qui est sous occupation turque, est une question politique très importante. Et envoyer notre délégation prendre un bateau dans le port de Formogossa, encore sous embargo des Nations Unies, est une question politique encore plus importante. Cela aurait pu briser le dos de nos amis grecs et chypriotes de la coalition. Ce fut presque le cas. Mais c'est le contraire qui s'est révélé. Notre coalition tient toujours. C'est le parti chypriote au pouvoir qui est sur le point de se briser, et les 7 parlementaires grecs et chypriotes qui faisaient partie de la délégation et ne pouvaient pas aller au nord de Chypre sont furieux contre le gouvernement chypriote. Un immense débat a toujours lieu en ce moment en Grèce et à Chypre sur ce qui s'est passé et sur notre flottille pour Gaza. Dans une heure ou deux, 80% de notre délégation VIP embarquera sur nos bateaux et nous partirons pour Gaza comme prévu. Donc nous pouvons dire qu'Israël a perdu les deux sets qu'il a joués.
Dans quelques heures, le dernier set, crucial, commencera quand nous entrerons dans les eaux de Gaza. Bien sûr, matériellement, il serait très facile pour Israël de nous stopper et nous arrêter, mais le coût politique qu'ils auront à payer sera énorme. Vraiment énorme, à tel point que toutes les ruses et les pièges qu'ils ont tenté de mettre sur notre route ont réussi à faire une seule chose : sensibiliser de plus en plus de gens partout dans le monde sur notre flottille et sur la situation de Gaza. Et de tout ça, nous apprenons quelque chose : la peur n'est pas de notre côté, mais du côté d'Israël. Ils ont peur de nous parce que nous représentons la colère des gens tout autour du monde. Les gens qui sont mécontents de ce que l'Etat criminel d'Israël fait aux Palestiniens et à chaque amoureux de la paix qui ose prendre le parti des opprimés. Ils ont peur de nous parce qu'ils savent que, dans un proche avenir il y aura encore plus de bateaux à venir à Gaza comme il y a de plus en plus de personnes à décider de boycotter Israël chaque jour.
Thomas Sommer-Houdeville, depuis l'un des bateaux de la flottille de Gaza
* coordinateur de la campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien (ccippp)
http://www.protection-palestine.org