jeudi 1 avril 2010

Merci à Vent d'òc !

Je participe le 05 juin 2010 au Camin'art en Vallée de Barétous.
Pour découvrir peu à peu le programme de cette très bonne initiative, visitez régulièrement leur blog : http://collectif-fmr.blogspot.com/

Avant ce Camin'art, voilà l'interview faite avec le magazine Vent d'òc.





Dans Vent d'OC n°23, vous avez pu découvrir l'interview d'un conteur ossalois...
Nous vous livrons ici, l'interview dans son intégralité. Alors bonne lecture à tous !

David, qui es-tu, d'où viens tu ?
Je suis un barbu de bientôt 36 ans, papa de deux petits garçons, amoureux de leur maman depuis bien longtemps, né à Pau de la rencontre de deux chouettes personnes, mes parents, qui ont eu la bonne idée de continuer leur oeuvre avec ma frangine. Je sors d'un savant mélange d'un quart basque, trois quart béarnais avec une pincée de Paris, ce qui fais de moi un Xarnege (heureux). J'habite avec ma petite tribu à Lys, à l'entrée de la Vallée d'Ossau depuis bientôt trois ans après avoir grandit un pied à Pau et un pied à Arancou, métropole incontournable d'une centaine d'habitant-es. Je suis aujourd'hui Accompagnateur en Montagne, Conteur et Paysan avec un hectare de kiwis.

Depuis combien de temps es tu accompagnateur en montagne ? Depuis toujours avec les ânes ?J'ai eu mon diplôme en 2004 et dès le départ j'ai eu la chance de rencontrer Patrick et Christine de Petits Pas qui m'ont appris à connaitre les ânes et à travailler avec eux. Puis j'ai affiné et renforcé tout ça avec diverses expériences et rencontres autour des ânes comme avec l'éleveur Pierre-Yves Pose d'Etsaut, avec Lo Camin de la Mongeta depuis 5 ans ou une expérience de deux saisons de muletage en montagne avec l'excellente famille Puchin. L'âne est devenu un collègue de travail, pas en permanence mais régulièrement.

Comment fonctionnes-tu dans les randos que tu organises ?
Il y a deux aspects. Un côté pratique qui est de trouver les groupes. Là je travaille avec ou pour des collègues, avec des structures d'accueil ou d'organisation de sorties, des centres de vacances, ma propre clientèle qui se fait peu à peu... Ces randos peuvent aller d'une demi-journée avec un famille avec une ou plusieurs journée avec une école, une itinérance avec des ados, de la raquette à neige... Les entrées sont multiples ce qui fait une grande richesse du travail mais
qui rend parfois complexe la gestion. L'autre aspect, c'est le contenu. C'est ce qu'on fait lors de ces randos. L'idée pour moi est d'abord que les participants (enfants ou adultes) prennent plaisir. Que la sortie à la montagne soit un bon moment. Après, je tache d'ouvrir des portes sur les diverses aspects de cette montagne, de donner envie de savoir, de comprendre ou au moins de se poser des questions. C'est amener à lever la tête pour regarder un paysage, puis la baisser un peu pour observer un isard pour finir tête coller au sol pour un face à face avec une fourmi ou une fleur. Et quand on se releve pourquoi pas allez blaguer avec un berger ?La montagne est un terrain de découvertes et de plaisir immense. Une partie de mon travail consiste à aider à en prendre conscience.

Où cela se passe-t-il ? Quel secteur couvres-tu ?
Je travaille essentiellement en Béarn, surtout en Ossau et Aspe. Il m'arrive évidemment d'aller ailleurs.Mais je me sens plus à ma place ici. Autant faire découvrir ce que l'on connait le mieux.

Les contes : est ce qu'ils sont issus de ton imagination ou
racontes-tu des histoires déjà existantes ?
Ils sont à un carrefour. Celui entre des histoires existantes, mon imagination, mon quotidien, ce qui m'entoure. De là, mes contes se forment, se dessinent, évoluent. Je me sert d'une base forte de contes pyrénéens ou gascon, mais je me permet de les modifier suivant ma personnalité. De toute façon, je suis une catastrophe en poésie. Alors je laisse le texte évoluer, sans pour autant complétement sortir sa substance à l'histoire, mais en la laissant murir peu à peu.

Histoires d'amour, flash de la vie de nos jours, cynisme, rêve...
Sur quel registre es-tu?
Il n'y a pas un registre précis. Quand je conte, j'y vais entier. Alors les jours où je suis plutôt joyeux, ce sera plus drôle, les jours où je suis remonté sur une sujet ou un autre peut être y aura-t-il plus de cynisme ou de liens avec la vie quotidienne.Le coeur d'un conte est souvent très court, résumable en quelques phrases. Ensuite c'est là où intervient la personnalité du conteur, dans l'habillage de ces quelques phrases. Et là, à mon avis, sa personnalité ressort, beaucoup ou peu celà dépend. Nos vies en 2010 se déroulent dans un contexte agité à tous les niveaux, nous n'avons pas les bases de société stable d'il y a 50 ou 100 ans (sans idéalisation aucune). Que je le veuille ou non, je suis fruit de ce contexte et celà ressortira dans les contes.
Après il y a une constante, c'est de méler de l'occitan à mes contes. Parfois peu, parfois beaucoup, mais je lui laisse une place à chaque fois. Pour ceux qui connaissent la langue, c'est une valorisation, un espace supplémentaire où ils l'entendent, pour ceux qui ne la connaissent pas, c'est une occasion de la découvrir dans un contexte positif.

Tu es plutôt béarnais ou occitan? Où as tu appris à parler cette
langue ?
Plutôt Béarnais d'Occitanie voir Occitan du Béarn !! L'occitan est une langue dialectialisée, comme toutes les langues, donc mon béarnais quotidien que je parle avec mes enfants, ma compagne ou mes voisins fait partie de l'ensemble Occitan. Un jour j'ai entendu une trés joli phrase au marché de Pau : "Mais c'est quoi cet occitan" demande une mamie à une autre. "Oh, c'est le patois des jeunes". Cette dame a tout compris. C'est la même chose avec un horizon en plus. Pour l'apprendre... je l'ai entendu dans ma famille mais j'ai refusé d'apprendre quand mon pére a voulu me l'enseigner. Puis, peu à peu je me suis poser la question du pourquoi (et du comment) j'en étais arrivé à avoir honte de la langue de mon père alors qu'une génération avant c'était la langue sociale évidente en Béarn. En parallele j'ai rencontré des locuteurs, dont pas mal de militants occitanistes, qui m'ont montré la langue sous un autre regard que celui de la vergonha, de la honte. Et là, comme pour les contes, le virus de la langue est entré et aujourd'hui j'aime parler, je me suis réapproprier cette langue, au point de la donner à mes deux fils. Je parle aujourd'hui en français avec mon père, mais il parle en occitan avec mes enfants. Joli non ?

Tu seras au "Camin'Art en Barétous". La devise est "Un pour tous et
tous barrés !" et le thème "Le Chemin" est ce que ça te parle ?
Tous barrés... oui et j'assume. Notre joli monde du Dieu pognon nous veut les plus fades et consommateurs possibles marchant à la queueleuleu vers la caisse enregistreuse... Je caricature un peu, mais pas tant que ça. Et bien c'est loupé. Il n'y a pas qu'une voie, des chemins il y en a plein. Et ça, c'est un fait, nous ne marchons pas tous sur le même chemin, mais nous marchons côte à côte, alors autant essayer de le faire en se croisant de temps en temps, on en sortira moins couillon, moins peureux des autres, et plus constructifs. L'idée de ce Camin'Art à expressions multiples me plait beaucoup parce que c'est un des chemins qui va dans ce sens.

Béret ou pas ?
Quand je suis dehors et qu'il fait chaud, je met un chapeau. Et donc je met un béret. J'ai plus d'affinité pour le béret de mon père et de mon grand-père que pour la casquette de Bush... C'est grave docteur ?

As tu pensé à ce qu'il va se passer sur le chemin de Camin'Art?
Non. L'idée me plait, les gens qui organisent me plaisent bien aussi, il n'y a donc aucune raison pour avoir une mauvaise surprise. Partant de ce principe là, je vais profiter de ce nouvel espace, de ces rencontres et on va le faire en marchant tranquillement ce chemin.

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